вторник, 15 августа 2017 г.

Chapitre 3: Meï (Transcription)


Meï

     - Bonjour Meï, dit Mary. J’ai un voyage pour toi : la semaine prochaine, tu pars à Paris pour quatre jours. Tu vas accompagner un groupe de touristes. Départ de l’aéroport jeudi 15 mai, à 23 h 25. Vous voyagez sur Air France. C’est un vol direct. Vous arrivez à Paris vendredi, a 6 h 20, à l’aéroport Charles de Gaulle. Retour, lundi 19, à 23 h 15. Les chambres sont réservées à l’hôtel Concorde. La réservation est au nom de HK Tour. Je termine le programme et je te donne ça demain. D’accord ?
     - Formidable, répond Meï, j’adore aller à Paris. Merci Mary.
     - Oui, je sais, dit Mary; tu parles français, donc les voyages en France sont pour toi ! Normal, non ?... Ah ! Sonia, tu pars pour Londres à la fin de la semaine...
     - Bon, dit Meï, à demain. Encore merci, Mary, tu es un amour !

* * *
     Meï travaille dans une agence de voyages à Hong-Kong. Elle voyage dans le monde entier mais ses destinations préférées sont les pays européens, en particulier la France parce quelle parle très bien français. Pourquoi parle-t-elle français ? Parce que sa tante Alice est française.
     Alice, c’est la femme de son oncle John ou Yao (son prénom chinois), le frère de sa mère. Ils sont mariés depuis 25 ans. Ils ont deux enfants : Laura, 15 ans, et Peter, 18 ans. Meï habite avec eux pratiquement depuis sa naissance.
     Yao a une histoire compliquée.

* * *
     Chinois de Chine populaire, il vient d'une famille très pauvre du Yunnan. À l’âge de 18 ans, il part travailler à Hong-Kong. Là, il exerce différents petits métiers pour vivre : coursier, vendeur de journaux... Il apprend l’anglais et il entre enfin au journal South China Morning Post, comme journaliste. Peu après, il rencontre Alice qui est professeur de français à l’Université de Hong-Kong. Yao, qui maintenant s’appelle John, est seul, comme Alice. Ils se voient souvent et un jour... ils décident de se marier.
     Deux ans après, John apprend que sa sœur va très mal : son mari l’a abandonnée, elle et ses deux filles jumelles de trois mois. Elle est seule, sans argent, et ne peut pas élever ses filles. La pauvre mère, désespérée, décide de confier une de ses filles à Yao. John et Alice acceptent immédiatement.

* * *
la naissance : le commencement de la vie, le moment où un enfant nait
Hong-Kong : l'ancienne colonie britannique est en Chine et a un système politique et administratif différent du reste du pays
un métier : une profession
un coursier : une personne qui va chercher ou apporte des lettres, des paquets...
des filles jumelles : les filles de la même mère, nées en même temps
élever : s'occuper de, éduquer


     Meï va donc vivre chez son oncle et sa tante, à Hong-Kong.
     Elle se sent vite très bien dans sa nouvelle famille. Elle va à l’école française ; puis elle entre à l’université où elle fait des études de tourisme.
     Aujourd’hui, elle a 22 ans et elle travaille à Hong-Kong Tour comme guide touristique. Elle habite encore avec Alice, John et ses deux cousins; dans la famille, tout le monde parle le français, l’anglais et le cantonais.
     Meï connaît son histoire. Elle va de temps en temps voir sa mère, en Chine. Elle garde, comme un trésor, le petit fil rouge avec la pièce chinoise trouée, l’amulette donnée par sa mère au moment de la séparation. Parfois, le soir, elle le regarde et elle pense à la vie difficile de sa mère, dans ce village pauvre du Yunnan. Elle pense aussi avec tristesse à sa sœur jumelle, morte peu après son départ... et elle se dit qu’elle a beaucoup de chance de vivre à Hong-Kong ! Ici, la vie est facile ! John et Alice sont très affectueux avec elle et elle a d’excellentes relations avec Peter et Laura. Elle les considère comme son frère et sa sœur.

encore : ici, indique que l’action, l’état continue (= vivre chez John et Alice)
un trésor : ici, une chose qui a une grande valeur sentimentale
avoir beaucoup de chance : être très favorise par le sort

* * *
     Vendredi 16 mai, 8 heures du matin.
     Meï arrive à la réception de l’hôtel Concorde.
     - Bonjour, dit-elle, je suis Meï Sau. J’arrive de l’aéroport avec un groupe de 15 touristes. Je travaille pour lagence Hong-Kong Tour. Vous avez des réservations pour nous ?
     - Oui, en effet, répond la réceptionniste. Nous avons une réservation pour 6 chambres doubles et 3 chambres simples. Vous avez les passeports ? Je vais remplir les fiches de vos clients. Vous êtes sûrement fatiguée ?
     - Moi non, répond Meï, mais je pense que mes clients veulent se reposer; le voyage est long et fatigant. Quelles sont nos chambres ?
     - Vous avez les chambres 507 à 512 et les chambres 519 à 521. Elles sont au 5e étage. Voici les clés.
     - Merci, dit Meï.
     Elle va chercher ses clients qui l’attendent dans le hall et les conduit aux chambres.
     - Je vous propose de nous retrouver à 10 h 30 pour le petit-déjeuner, ça va ? La salle de restaurant est au 6e étage.

un étage : chaque niveau d'un immeuble
une clé : un objet en métal qui permet d'ouvrir et de fermer une porte

     Tout le monde paraît satisfait, excepté Mme Li. Sa valise n’est pas dans sa chambre mais dans le hall. Mme Li a toujours des problèmes. Elle n’aime pas le repas servi dans l’avion, elle ne peut pas dormir, elle a mal à la tête, elle a soif... C’est une cliente un peu difficile ! Heureusement, il y a une seule Mme Li dans le groupe !

* * *
     À 10 h 30, le groupe se trouve à l’entrée de la salle de restaurant. Mme Li est la première devant la porte :
     - J’ai faim ! s’exclame-t-elle.
     Le buffet offre beaucoup de choses délicieuses : croissants et pains au chocolat, fruits, jambon, fromage, œufs, confitures... Les clients de Meï sont contents. Ils vont s’installer aux tables avec une assiette bien pleine. Naturellement, il y a un petit problème avec Mme Li :

un buffet : une grande table où il y a des choses à manger et à boire (dans un restaurant, pour une réception...)


     - Meï, je ne comprends pas, il n’y a pas de soupes ni de raviolis !
     - Mme Li, nous sommes à Paris, pas à Hong-Kong, lui répond Meï avec un aimable sourire. Ici, pour le petit-déjeuner, il n’y a pas de raviolis, pas de soupes... Quand on voyage, il faut un peu changer ses habitudes. Prenez ces brioches ou ces croissants. Ils paraissent délicieux ! Je suis sûre que vous allez trouver ça très bon !
     Meï et Mme Li s’assoient à une table près des autres clients. Meï donne le programme de la journée :
     - Après le petit-déjeuner, nous allons visiter le musée du Louvre puis Notre-Dame. Ensuite, nous allons faire une promenade sur la Seine en bateau-mouche. Ce soir, nous allons dîner dans un restaurant du quartier Saint-Germain. Le minibus nous attend en bas à 11 h 30. Nous avons de la chance, il fait un temps magnifique ! Rendez-vous dans le hall, dans une heure !

* * *
     Meï aime son travail mais parfois ses clients sont difficiles : exigeants, jamais contents, comme cette Mme Li... et il faut garder le sourire !
     Quand elle voyage, Meï a un peu de temps pour elle... c’est bien ! Mais ce n’est pas suffisant; parfois, elle rêve de rencontrer des jeunes de son âge et de sortir à Paris avec eux et ça, ce n’est pas possible, à cause de ses clients.

il faut : il est nécessaire de
rêver : ici, désirer intensément, avoir envie

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